vendredi 6 novembre 2009

Beauté


On m’a souvent demandé pourquoi je ne peignais que des enfants et de belles jeunes femmes. Ou encore, pourquoi jamais la laideur?

De façon spontanée je réponds que c’est la beauté qui est pour moi sujet d’émerveillement et qui m’inspire. Pour moi rien n’est plus gracieux que le corps humain au printemps de sa maturité. Cela n’exclut pas mon admiration pour la beauté sereine d’une vieille femme aux rides marquant l’histoire de sa vie, mais l’opportunité d’en avoir une comme modèle ne s’est pas présentée.

Quand je regarde mon cheminement artistique je constate que j’ai choisi mes modèles de façons diverses.

Par exemple Nadine qui posa pour moi pendant trois ans s’était offerte spontanément lors d’une rencontre dans la boutique où elle travaillait.

Dans le cas de Christine, c’est moi qui l’ai abordée lors d’une soirée sociale. J’avais été séduite et inspirée par sa longue chevelure noire et bouclée.

Pour illustrer La promise du lac c’est l’éditeur qui m’avait proposé Sonia. Dès notre première rencontre la chimie s’est installée entre nous deux. Quinze tableaux résultèrent de notre collaboration.

Dans d’autres cas c’est le sujet des tableaux qui m’a guidé. Ainsi, lorsque j’ai abordé le thème de la musique, je me suis rendue au Conservatoire de Chicoutimi pour y rencontrer le directeur et lui exposer mon projet. Celui-ci me donna carte blanche pour observer et choisir les différentes instrumentistes qui m’intéressaient.

Enfin il est arrivé que des amis et parents (dont quelques hommes) acceptent volontiers de poser dans mon atelier.

Poser est un art exigeant qui demande discipline, naturel et disponibilité. Il nécessite une confiance réciproque entre le modèle et le peintre. Le modèle, loin d'être une potiche inerte, se doit d’être vivant et expressif jusqu’au bout des pieds. J’ai toujours eu une excellente collaboration de tous mes modèles. Certaines m’ont avoué que ce fut une des plus belles expériences de leur vie.

Au sujet de la laideur, certains expressionnistes comme Schiele et Goya ont su rendre des sujets morbides avec succès. Moi je m’en sens incapable.

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