vendredi 6 novembre 2009

La Mule noire


Il y a quarante ans de cela, nous visitions Françoise et André alors en Provence pour fin d’études doctorales. Quel accueil notre sœur et beau-frère nous ont fait! Eux qui vivaient depuis quelque temps au pays de Pagnol et de Daudet nous l’ont fait visiter et savourer.

Ce fut aussi plaisir et émerveillement de connaître leurs adorables fillettes, Suzanne et Marie-Claude, qui parlaient français avec l’accent du sud et une justesse de vocabulaire admirable. Je ne peux résister à l’envie de raconter une anecdote savoureuse.

Un soir, alors que j’étendais une petite lessive, Suzanne pointe du doigt un slip de Claude et me demande dans son bel accent chantant:

À qui sont ces petites culottes tante Yvonne?

— À Claude.

— Oncle Claude?... Comme il a de petites fesses oncle Claude! Tu devrais voir les fesses de mon papa. Lui il a de grandes fesses.


Je ne suis pas allée vérifier…

Nous avions convenu qu’après un séjour d’une semaine chez eux à Palavas, nous les amènerions faire une tournée à Aix, Arles, Aigues-Mortes, Avignon.

Le premier soir à Aix, Françoise qui était habituée à gérer un budget modeste d’étudiant et qui ne voulait pas grever le nôtre avait déjà réservé une chambre à prix raisonnable à l’hôtel LA MULE NOIRE. Minimal en effet fut le prix et minimal aussi le confort : une chambre exiguë pour quatre, deux lits étroits aux matelas antiques, toilettes turques et lavabo à l’extérieur. Seul luxe, un paravent défraichi pour une certaine intimité. Bref nous y avons quand même dormi et nos rires valurent bien cinq étoiles.

Pour les étapes suivantes c’est nous qui choisissions les gîtes.

Cocasserie de la mémoire, nous avons oublié les noms de ces gîtes plus confortables mais jamais oublié celui de LA MULE NOIRE.

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