vendredi 6 novembre 2009

Le poulain


Un poulain nous est né. Ma sœur Marie et moi courrons à l’écurie.

Nous le trouvons allongé sur le côté dans le box. Mon père tente de l’amener boire au sein de sa mère. Il ne semble pas pouvoir se lever. Le nouveau-né est si faible que ses jambes ne peuvent le tenir debout.

Le vétérinaire consulté diagnostique un rachitisme sévère.

Vous pouvez tenter de le sauver en lui donnant un œuf battu dans du lait tous les jours. Un apport de protéine guérit souvent cette carence.

Me voici investie par le paternel de la responsabilité de la cure. Mandat que je prends à cœur. Tous les matins je prépare et fais boire la potion magique à mon petit poulain qui la happe de plus en plus goulûment.

Après quelques semaines il est si fort que c’est en courant qu’il vient à ma rencontre déguster son élixir quotidien. De petit qu’il était, le voici devenu haut sur pattes, fringant, vif et de fière allure. Le parfait profil du futur coursier dont nous avons besoin.

Il est sauvé! Je pars rassurée pour le pensionnat en septembre.

Quelques semaines plus tard, une lettre de ma mère m’apprend la mort de mon poulain. Sa hardiesse l’a amené imprudemment sur la route au moment où un camion y circulait à grande vitesse.

Vive fut ma peine, car cette fois il n’y avait pas de potion pour le ramener à la vie.

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