vendredi 6 novembre 2009

Les violons


Année faste en émotions que l’année mille neuf cent quatre-vingt-quatorze : exposition-rétrospective de ma peinture, publication d’un livre sur mon cheminement artistique, quarantième anniversaire de notre mariage et j’en passe.

Cet automne-là l’orchestre symphonique du Saguenay organise un concert-bénéfice et demande à ses abonnés des suggestions lucratives. Claude soumit la sienne en secret au chef Jacques Clément.

La salle est pleine. Nous occupons nos places habituelles à côté d’amis assidus. Le programme varié indique qu’il y aura des surprises.

Arrive la dernière pièce avant l’intermission. L’animatrice de la soirée, Valérie Cloutier, la présente ainsi :

— La prochaine pièce que jouera l’orchestre est dédiée à une artiste qui expose actuellement en rétrospective au Centre national d’exposition à Jonquière et qui célèbre cette année son quarantième anniversaire de mariage. Son époux a commandité l’œuvre en souvenir des premiers regards échangés…Voici Pizzicato Polka de Johann Strauss.

Au fur et à mesure de la présentation je figeais d’émotion. Tout ce que j’ai su dire à Claude fut : T’es fou, t’es fou… sans bon sens… Encore une fois il me surprenait.

Il faut rappeler pour la petite histoire que Claude et moi nous sommes connus lors du spectacle du tricentenaire du lac Saint-Jean où je dansais le rôle de la ouananiche imprudente sur la musique de Pizzicato polka de Johann Strauss.

À la pause, un ami dit à Claude toute son admiration et lui de répliquer :
— Pour la séduire autrefois je jouais en solo, maintenant il me faut l’orchestre au grand complet.

Très cher Amour !

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