vendredi 6 novembre 2009

Le pantacourt


Dans les années soixante j’ai appris qu’en voyage on ne doit pas choquer les gens par sa tenue vestimentaire.

À cette époque-là, c’était la mode au Québec du pantacourt. C’était un short que l’on disait habillé (moins que plus) et que l’on mettait le soir.

Le mien était en fin jersey noir. Je le portais sur un collant transparent avec des talons hauts. Je complétais ma toilette d’une tunique de soie cintrée à manches longues et col girafe. C’était ici très mode.

En toute innocence j’avais placé ce pantacourt dans ma valise pour notre voyage en France. Le lendemain de notre arrivée à Paris, je le porte pour une soirée au théâtre Le Châtelet.

Ce fut à l’entracte, lorsque Claude et moi sommes entrés au foyer du théâtre, que j’ai vu par des regards de travers que ma tenue était inappropriée. Deux dames vêtues de robes longues mesuraient des yeux la hauteur de mes jambes. L’une d’elles, pourtant décolletée jusqu’au nombril, dit à l’autre d’un air snob et assez fort pour que je l’entende :

On se croirait à Pigalle!

Mon pantacourt est resté dans ma valise tout le reste du voyage.

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